À bats le présentéisme ! Oser le télé-travail !

La question du télé-travail est un peu le débat que je suis sur les réseaux sociaux depuis quelques années et que je vis actuellement dans mes nouvelles aventures professionnelles. En effet, dans ma nouvelle entreprise PBC (Petite Boîte de Conseil), 2 camps s’opposent : 

  • Des responsables pour lesquels il est inconcevable de mettre en place le télé-travail.
  • Des collaborateurs appartenant à la jeune génération ne comprenant pas le besoin de présentéisme de la part de leurs responsables. D’autant que ces mêmes responsables leur laissent une grande autonomie. 

Je sens bien que les collaborateurs le vivent comme un manque de modernité. Et ça c’est vraiment pas bon pour l’attractivité de l’entreprise. S’ajoute un manque de responsabilisation. « Ces chefs estiment qu’ils doivent me coller au c.. pour que j’avance dans mon travail ». Même s’ils avouent que parfois c’est nécessaire, ils auraient préféré gérer leur temps. Enfin, c’est aussi un manque de confiance car « ils estiment que je pourrais abuser de la situation. Pensent-ils que je ne sois pas assez investi ? » voilà toutes les remarques qui ressortent, juste parce que le manager n’a pas encore réussi à prendre ce nouveau virage. 

Mon expérience du télé-travail 

En tant que manager, j’ai eu tous ces freins il y a exactement 10 ans. Je peux donc parfaitement comprendre ces managers. Je suis passée par plusieurs états. Il faut dire que mon premier cas était une technicienne de laboratoire qui me demandait du télé-travail. Je trouvais que son poste n’était pas compatible avec le télé-travail. J’étais au début de ma carrière et j’ai eu beaucoup de mal à exprimer mes freins.  Après d’houleuses discussions, nous avons finalement trouvé un compromis en modifiant légèrement sa mission. Je dois dire que j’ai été hyper surprise. La collaboratrice était beaucoup plus productive et efficace. Et surtout elle gagnait un temps de trajet considérable ce qui lui permettait d’être beaucoup moins fatiguée. Cela a été vraiment une solution gagnant-gagnant !

Ensuite ce fût mon tour. J’avais le droit à 1 jour de télé-travail par semaine pendant ma grossesse. Cela a été une vraie découverte. J’étais beaucoup plus concentrée. Je faisais beaucoup moins de pauses dans la journée et je pouvais faire la même liste de tâches en beaucoup moins de temps. Enfin, je me sentais moins fatiguée. J’avais tout de même à cet époque des réflexions de mon ancienne manager. « Mais tu habites à côté tu pourrais venir ? Rachel habite beaucoup plus loin que toi et elle vient tous les jours. ». Il n’y a pas que la distance mais aussi la fatigue liée au travail en espace partagé. Car oui, cela favorise les échanges et la collaboration. Néanmoins, ça crève aussi notre cerveau qui a besoin de plus d’énergie pour se concentrer. Pour la petite histoire, Rachel a dû s’arrêter 2 mois avant le début de son congé maternité et moi j’ai été jusqu’au bout. À votre avis, qui est gagnant ?

Pourquoi être présent au bureau ?

Ces responsables ne sont pas bêtes et ils savent bien que c’est dans leur intérêt d’accepter le télé-travail et de ne pas recourir au présentéisme. Par conséquent, j’avoue n’y voir qu’une seule et simple explication. Le présentéisme rassure ! En effet, les managers restent persuadés qu’il n’existe qu’un seul chemin pour atteindre ces objectifs et être performants : Être présents ! 

Et s’ils avaient tort et qu’il existe une multitude de chemins pour atteindre le même résultat ? En effet, nous observerons qu’en fonction de l’individu, l’approche d’une tâche peut être très différente. Voici les profils que j’ai pu rencontrer au cours de ma carrière :

  • « Le bosseur » : il pourra travailler des heures et des heures sans jamais se lasser. Je les ai aussi connus à la fac. Malheureusement, ce n’était pas forcément ceux qui décrochaient les meilleures notes ou qui étaient les plus efficaces.
  • « Le réseauteur » : il utilisera son réseau ou sa capacité à entraîner les autres. Il sait qu’un bon collectif lui permettra de décupler sa force de frappe.
  • « Le prioriseur » : chaque jour, il priorisera et il mettra son énergie uniquement sur les combats qu’il jugera important.
  • « le court-termiste » : c’est celui qui travaille uniquement sous pression. Il prendra son temps en profitant des bons moments. Il attendra l’ultime échéance et travaillera nuit et jour.

Je pense qu’il existe encore une multitude d’approches. Ce que nous constatons déjà est que nous sommes tous différents et que nos tactiques sont différentes. Néanmoins le résultat est que tous atteindront leurs objectifs et obtiendront le même résultat. 

Vive le télé-travail !

Alors Mesdames et Messieurs les managers, faites confiance aux collaborateurs que vous avez vous-même recrutés. Laissez-les trouver leurs rythmes. Accompagnez-les pour rectifier le tir si besoin car peut être ne se connaissent-ils pas encore assez. Rappelez les objectifs et recadrez quand cela dérape. Et surtout pour tout le reste, laissez les vivre et rentrer chez eux à 17h s’ils en éprouvent le besoin. Vous serez même étonnés de toutes les idées qu’ils vous ramèneront pour le bien de l’entreprise. Quand on a une vie à côté et d’autres activités, nous sommes beaucoup plus créatifs car nous avons le temps de prendre du recul. 

Pour finir de convaincre les managers réticents et pour tous ceux qui préfèrent les chiffres, je vous invite à écouter le podcast de Gaël Chatelain sur le sujet du télé-travail : « Pour être heureux au travail : restez chez vous !« . Si après tout ça, vous n’êtes pas convaincus de passer au télé-travail alors attendez simplement que le télé-travail s’impose à vous !

5 Commentaires

  1. Ahah, voilà un article qui tombe pile un jour de télétravail pour moi!

    De mon côté, pour être plus près de l’équipe avec qui je travaille, j’ai changé de site… j’y ai bien entendu gagné pour le travail mais pas pour ma vie personnelle… 3 h de transport par jour, il faut s’organiser!
    Alors, oui, une journée de télétravail de temps en temps, j’apprécie au plus haut point! Je travaille différemment mais bien plus efficacement … car comme tu dis, les open-spaces sont parfois vraiment usant!
    Je me réserve le podcast pour écouter … dans les transports 😉

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