Jusqu’à présent, j’ai toujours choisi les sujets de mes articles. Souvent, j’avais juste besoin de partager mon point de vue. Parfois, j’étais tout simplement inspirée par une discussion. Ces derniers jours, l’inspiration me manquait. Je vous ai donc mis une nouvelle rubrique pour recueillir vos propositions de sujets. L’exercice est un peu plus compliqué car cela se rapprocherait plus du journalisme. Mais, n’est-ce pas là mon rêve ? Alors, j’accepte de tenter cette nouvelle expérience. Je commence donc par le sujet d’Alice qui souhaite que je partage mon expérience du développement personnel avec mes enfants. Le sujet est vaste. J’aborderai les 2 thèmes les plus importants, pour Alice et moi, dans le développement personnel avec les enfants : vivre ses émotions et transmettre la confiance en soi.
Vivre ses émotions
Tout d’abord, j’ai décidé que les émotions ne seraient jamais tabou chez nous.`
Celles des enfants
Mon fils aurait le droit d’être en colère et de pleurer. Je ne le jugerais jamais et j’essayerais sans cesse de comprendre ses émotions. Ainsi, je l’accompagne tous les jours pour qu’il puisse demain être capable de décrire ses émotions et ainsi proposer des solutions gagnant-gagnant à ses interlocuteurs.
La dernière crise en date a été que mon fils ne voulait plus que sa soeur vienne dans sa chambre. Ce fût des cris et des claquements de portes avec le risque que des doigts se coincent dans cette satanée porte. Alors, un soir, j’ai pris le temps de discuter avec lui.
- Mon fils : « Ma soeur casse mes jouets »
- Moi : « Quel jouet casse-t-elle ? ».
- Mon fils : « mes legos »
- Moi : « ah donc ils ne sont pas cassés, puisque tu peux les reconstruire »
- Non fils : « Non parce que je n’ai plus la notice »
- Moi : « ok, et si on mettait tes legos en hauteur pour que ta soeur n’y touche plus, elle pourrait rentrer dans ta chambre ? »
- Mon fils : « oui mais j’ai peur qu’elle abîme mes affaires »
- Moi : « et si elle vient avec ses jouets dans ta chambre, est-ce que ça irait ? »
- Mon fils : « oui maman »
- Moi : « alors on essaye et on voit si ça marche ! ».
Cet exercice ne doit pas être pris à la légère. En effet, la qualité de présence est très importante. Nous devons vraiment être disponibles pour notre enfant. Pas entre le repas à faire, la vaisselle et l’heure qui tourne et qui nous angoisse car nous devons coucher les enfants, lol. Etre présent signifie « être capable de répéter les mots de notre interlocuteur ». Etre capable d’écouter sans chercher une réponse et sans réfléchir à autre chose relève de l’exploit. Si nous n’avons pas eu l’habitude comme moi, quelques semaines de pratique vous seront nécessaires. Si vous n’y arrivez pas du premier coup, soyez indulgent avec vous-même et réessayez. Votre amour pour votre enfant vous permettra d’évoluer.
Pour conclure sur la petite histoire : depuis Ma fille a réinvesti la chambre de Mon fils. Ils alternent et restent parfois dans la chambre de Ma fille. Car même s’ils continuent à se chamailler, ils tiennent par dessus tout, à rester tous les 2 dans la même pièce !
Les miennes d’émotions
J’ai aussi décidé que mes propres émotions ne seraient jamais tabou. Je les observerais et les analyserais avec beaucoup de bienveillance. Je serais aussi complètement transparente avec mes enfants et je partagerais mes émotions avec eux.
Cela signifie par exemple d’assumer d’être fatiguée…
N’étant pas la fameuse maman parfaite de Florence Foresti, j’oserais dire à Mon fils : « Mon chéri, je suis crevée et j’ai besoin d’être seule ». Je me rappelle qu’au début, il avait beaucoup de mal à comprendre cette notion. Il voulait quand même rester avec moi. Alors je lui répondais sans élever la voix mais fermement : « il est important pour moi qu’on mette une certaine distance entre nous ». Aujourd’hui, plus besoin de trouver les bons mots, il comprend et me regarde avec compassion et bienveillance. Il me laisse tout simplement tranquille. Car il sait que juste après il pourra retrouver sa maman chérie plus sereine et surtout beaucoup plus à l’écoute.
…et de gérer ses propres émotions
Il est utile aussi d’évoquer le sujet de la fessée car nous parlons de la gestion de nos propres émotions. Je reviens tout naturellement sur la communication non violente, sujet d’un de mes premiers articles. Avant la lecture du livre de Mashall B. Rosenberg, j’étais persuadée que j’allais reproduire exactement la même éducation que mes parents. Après tout, j’ai été une petite fille très heureuse et j’ai plutôt bien « réussi ma vie » (même si, ma définition de la réussite a aujourd’hui bien évolué). Je me rappelle que je me disais « une petite fessée, ça ne fait pas de mal », « j’ai eu quelques fessées et je n’en suis pas morte ».
Et pourtant, j’ai décidé de ne jamais taper mes enfants. Ils n’auront jamais le souvenir comme moi d’une fessée qui aurait pu être un peu plus forte que les autres. Et je ne regretterai pas d’avoir perdu mon sang-froid et n’avoir pas su contrôler mes propres émotions. Mes origines antillaises mêlées à un sacré caractère ne m’auront pas aidé et ont pu parfois même être un handicap. Cela a donc nécessité une bonne dose de volonté. Néanmoins, je suis bien la preuve qu’il est possible de changer. Merci Mr Rosenberg !
Développer leur confiance en eux
Pourquoi transmettre la confiance en soi à nos enfants ?
Car ils devront encore beaucoup plus que nous OSER. Oser changer de vie, de carrière, d’entreprise, de villes et/ou de pays. Ils devront être flexibles, avoir des capacités d’adaptation et sans cesse se remettre en question. En effet, dans les entreprises de demain, nos enfants devront être surtout sociables, facilitateurs, bon communiquants, créatifs… Il ne sera plus utile d’apprendre une multitude de théories car ils navigueront quotidiennement dans le monde de Google.
Nos enfants devront :
- être curieux sur le monde,
- être capable de naviguer dans un monde de plus en plus complexe et volatile,
- développer des compétences extrêmes d’adaptation car ils n’auront jamais aucune certitude,
- se démarquer des robots par une intelligence émotionnelle. En effet, ils vivront dans un monde d’intelligence artificielle dans tous les recoins de leur vie quotidienne.
- et surtout être capable d’évoluer dans ce monde VUCA (en français, Volatile, Incertain, Complexe et Ambiguë) et trouver des solutions créatives que des machines ne pourront trouver.
Cependant, pour oser faire tout ça, nos enfants devront surtout être dotés d’une sacré dose de confiance en eux !
Comment transmettre la confiance en soi ?
Même si nous avons tous les éléments théoriques, il n’est pas toujours facile de transmettre la confiance en soi à quelqu’un et encore moins à nos enfants. En effet, nous devons les laisser libre tout en imposant un cadre.
Encouragez les !…
Nos enfants doivent pouvoir oser essayer, tenter des choses et surtout avoir envie d’aller toujours vers plus d’autonomie. Et en même temps, nous leur imposons tous les jours des limites pour leur sécurité (ou parce qu’aussi nous pensons qu’ils n’y arriveront pas sans notre aide). Ils sont souvent capables d’en faire bien plus que l’on ne croit !
Alors, ne cessez jamais de les encourager ! Et surtout ne montrez pas votre anxiété. Par exemple, j’ai décidé de ne plus aller au parc avec les enfants et mon mari. Oui d’accord je déteste les hurlements des enfants dans un parc, lol ! Mais c’est surtout que j’avais une peur bleue à chaque fois que je les voyais grimper en haut du toboggan. Je ne voulais pas transmettre ma peur. Rien que de voir parfois les photos, j’avais une montée d’angoisse. Merci mon petit mari d’accepter que je ne vous accompagne pas !
…mais pas dans l’excès
Attention, cependant dans la sur-valorisation. J’avoue que j’ai dû faire quelques ajustements. Car mon fils commençait à se sentir au-dessus des autres et ma fille, se voir la plus belle. Et cela ne correspondait pas du tout à mes valeurs. Alors, nous devons sans cesse jongler. En effet, « le métier de parent est un souvent un exercice d’équilibriste ». Leur dire que leur dessin est magnifique mais leur proposer des astuces pour l’améliorer. Dire qu’elle parle bien tout en continuant à la corriger pour qu’elle prononce mieux les syllabes. C’est bien là notre lot quotidien !
Mes conseils
Etre exemplaire…
Comment un enfant pourrait avoir confiance en lui alors que ses parents, les personnes qu’ils idolâtrent le plus, n’ont pas confiance en eux-mêmes ? La priorité est donc de travailler sur sa propre confiance en soi. Et si cet objectif de confiance en soi est loin d’être atteint alors parlez-en avec vos enfants en toute transparence. Expliquer que vous auriez aimé oser mais vous avez encore beaucoup de freins. Son regard bienveillant vous aidera probablement à développer votre propre confiance en vous.
Mon mari et moi sommes très différents et nous avons tous les deux une bonne dose de confiance en nous. La transmission de la confiance en soi est loin d’être génétique car nous avons dû travailler la confiance en soi de Mon fils. Ma fille prend l’exemple sur son frère et elle ose donc beaucoup plus facilement. J’avoue que je suis extrêmement fière d’observer que mes 2 enfants osent chaque jour sans vraiment douter.
…et partager sans cesse ses propres expériences
Et si vraiment, ils bloquent alors ils savent demander de l’aide car ils nous voient aussi le faire. Je leur ai ainsi appris à ne pas rester bloqué face à un échec et de ne pas abandonner. Avec Mon fils, nous avons déjà beaucoup échangé autour des échecs. Je lui ai expliqué que c’est aussi normal d’échouer. Et pour ça, j’ai osé parlé aussi de mes propres échecs. Etant donné qu’à cet âge, nous sommes leurs idoles alors son échec devient d’un coup de baguette magique tout à fait normal !
Attention car la confiance en soi évolue
Même si mes enfants ont aujourd’hui une grande confiance en eux, je reste très vigilante. En effet, cette confiance en soi peut évoluer. Rappelez vous quand vous avez changé de poste ou que vous étiez dans un environnement inconnu. Pour nos enfants, c’est pareil ! Un événement à l’école ou un sujet pas discuté peut engendrer une perte de confiance en soi. Alors, je ne cesse de les observer et je m’assure qu’ils :
- restent optimistes,
- n’abandonnent pas et persévèrent face à l’échec,
- restent créatifs et essayent toujours de trouver des solutions,
- soient capables d’exprimer ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas,
- soient bien intégrés dans un groupe.
Alors, encourageons-les tous les jours et restons alerte sur les petits signes qui pourraient nous montrer une perte de confiance chez nos enfants !
Je surveille très régulièrement ton blog à la quête d’un nouvel article et voilà qu’il y en a deux!
Du coup à mon tour d’écrire!
Merci pour cet article.
J’avoue que j’aurais aimé avoir ces clés et outils il y a quelques années! … Je transmets au quotidien mes valeurs à la maison avec des réajustements aussi assez réguliers(et oui, même quand on a des ados!…) avec la difficulté que la communication peut être nettement moins aisée par moment. Il faut savoir trouver le bon moment, ce qui est souvent bien complexe quand ils grandissent.
La fessée a été un sujet à la maison aussi mais je me suis vite rendue compte que cette façon d’élever les enfants faisait pire que mieux. (et moi aussi je me souviens des marques de doigts laissés sur les joues ou sur les cuisses… quand ce n’était pas le martinet!)
L’éducation est un bien vaste sujet qui demande beaucoup d’énergie et de réajustements constants mais qui apporte probablement les plus belles fiertés de vie !
Bonjour Claire,
Il est si bon de te retrouver aussi.
Maintenant que tu es inscrite, plus besoin d’être en quête des nouveaux articles :)) Merci d’avoir rejoint notre communauté.
Merci pour le partage de ta propre expérience. C’est toujours inspirant ! Je redoute vraiment la période de l’adolescence. N’hésite pas un jour à partager avec nous cette expérience.
Certains cherchent quotidiennement des challenges. Faites des enfants et vous en aurez tous les jours !
Salut la miss 😊
Pas déçue du voyage, et j’ai bien fait de te proposer ce thème. J’apprécie ta façon d’aborder la question et surtout de savoir déterminer à quel moment tu sens que la bascule penche de l’autre côté et rectifie le tir. (Il est parfois difficile de ne pas tomber dans l’enfant roi parfois si on les encourage à tout faire…) . Mais je vois que tu es capable de trouver le juste milieu ce qui est très encourageant à devenir une maman bien dans sa peau 😉.C’est important que ils comprennent leurs émotions, et qu’ils arrivent à en trouver la source le plus tôt possible. J’ai hâte de voir comment on grandit lorsqu’on a déjà ces clés de confiance et de connaissance de soi en mains. J’espérais assi que tu abordes aussi les « 3 kifs par jour ». On refera un bilan dans quelques années en espérant que tous ces éléments facilitent leur épanouissement. Merci pour t’être plié à cet exercice et pour tout tes retours
Merci Alice pour ces quelques mots. Tu as raison car j’aurai pu parler des 3 kifs par jour. Les 3 kifs par jour sont, pour moi, plus une philosophie de vie pour mes enfants et moi-même. Cela signifie : être dans un état d’esprit positif et éviter de rester trop longtemps dans le négatif. J’entends ta requête et je te propose d’écrire un prochain article sur ma philosophie de vie et plus particulièrement celle que j’essaye de transmettre à mes enfants.